La lettre

C'était un soir ou l'hiver commençait à se faire ressentir.
J'étais ligne 10,celle qui va à Boulogne.
Celle qu'on prenait toutes les deux,souvent.
On rejoignait les autres,notre groupe on disait.
Ce soir dans le métro je pense trop,je pense à elle.
A nous surtout.Ce qu'on est devenu.
Un peu plus loin dans le wagon il y avait cette petite fille,
elle tournoyait autour de la barre,elle chantait et dansait.
Sa mère lui demande de se calmer,elle rit de plus belle.
Elle était belle avec sa doudoune rose et sa coupe à la Katie Holmes.
Elle m'a vue sourire à ses bêtises,on à rit toute les deux.
Avant je riais avec elle,celle que j'appelais la loutre de ma vie.
On s'était fait une promesse.
Je lui en veux.Ça va faire quatre mois.Le pire dans tout ça c'est qu'on s'habitue à l'absence.
On s'habitue à l'absence d'un mort,à l'absence d'un proche.On s'habitue à l'école,à manger,à boire.Plus grand on s'habitue à conduire,à vivre et à continuer.On s'habitue à tout.
C'est toujours dur au début,on fait des pieds et des mains,puis on se fait une raison.
C'est la faute à la vie.
Pauvre conne.
C'est donc cela la vie d'adulte: Construire des châteaux de sable,puis sauter dessus à pieds joints.

Comments

[Léa]

C'est triste ce que tu écris,mais c'est beau.
Tu sais conjuguer sentiments et beauté.
Je t'embrasse.